Extrait de la Résolution 1 adoptée par le 9e Congrès de l'Union Syndicale Solidaires
 
5. Urgence contre l’extrême droite (R1) 
5.1 L’extrême droite a franchi un seuil dans sa banalisation : nombre de parlementaires du FN/RN à l’Assemblée et au Sénat, multiplication d’une parole « décomplexée » par leurs « intellectuel-le-s », leurs relais et les autres partis d’extrême droite, reprise de leurs idées par une partie de la sphère politique, des chaînes de télé ou les réseaux, une partie importante de la police qui ne s’en cache même pas. De plus en plus de médias sont détenus par l’extrême droite qui s’en sert comme outil de propagande. La multiplication des agressions, actes violents, expéditions punitives et manifestations autorisées de groupuscules d’extrême droite est également extrêmement préoccupante. À noter que tous ces agissements touchent de plus en plus directement les syndicats et leurs militant·es. 
 
(R1) 5.2 Nous sommes dans une période où l’autoritarisme ouvre la voie au fascisme. Ce gouvernement, notamment en méprisant un mouvement social massif contre la réforme des retraites, crédibilise le faux discours social affiché par le FN/RN qui est pourtant profondément néolibéral et antisocial. Il favorise ainsi sa montée dans les urnes jusqu’à faire apparaître comme une dangereuse et réelle possibilité son arrivée au pouvoir. Pire, il a inscrit dans la loi ses revendications les plus abjectes (la loi Asile et Immigration). 
 
(R1) 5.3 De par ses valeurs, Solidaires ne peut que s’opposer à l’extrême droite, à son racisme, sa négrophobie, sa haine de l’autre, son antisémitisme, son patriarcat, sa LGBTI+phobie, son islamophobie, ses idées nationalistes, autoritaires, répressives, et contre ses intégrismes religieux. Notre antifascisme n’est pas une posture morale. Nous considérons que l’extrême droite sous toutes ses formes (groupes violents, partis politiques, parents vigilants, écofascisme, Qanon…) est un poison car elle divise notre classe sociale avec ses idées réactionnaires et cherche à détruire nos organisations et ceux qui les composent. 
 
(R1) 5.3.1 Nous condamnons les pratiques de certains médias, parfois détenus par des milliardaires comme Bolloré, qui banalisent et véhiculent les idées d’extrême droite. Pour éviter à l'avenir des transformations éditoriales brutales comme celles qui ont été imposées aux équipes d'« I-Télé » (devenu CNEWS) ou du « JDD », il faut renforcer l’indépendance des rédactions qui doivent être protégées de l'intrusion des actionnaires dans la ligne éditoriale, et des pressions, d'où qu'elles viennent, afin de leur permettre de délivrer une information libre, complète et pluraliste.
 

(R1) 5.4 Notre antifascisme est social et radical (dans le sens premier qui est de s’attaquer aux causes du mal plutôt qu’à ses seuls symptômes) et lié profondément à notre action syndicale de terrain. 

 
(R1) 5.5 Nous réaffirmons notre opposition ferme à tout « dialogue » quel qu’il soit avec des représentant∙es, militant∙-es de l’extrême droite, ou à agir à leurs côtés, y compris quand ils ou elles font semblant d’adhérer à nos combats sociaux. Aucune infiltration ou dérive en faveur de l’extrême droite n’est acceptable. 
 
(R1) 5.6 Face aussi à la montée des extrêmes droites en Europe et dans le monde, l’urgence impose de bâtir une campagne Solidaires contre l’extrême droite sous toutes ses formes et ses idées. Elle s'emploiera à : 
 
• (R1) 5.6.1 partir de notre projet syndical et de nos luttes pour convaincre les salarié∙es que leur situation ne découle ni de la soi-disant fraude sociale, ni des migrant·es, des étranger·es, des musulman·es, des juif·ves mais bien du système capitaliste et de ses conséquences sur nos vies. 
 
• (R1) 5.6.1.1 protéger ses militant·es, ses locaux et ses manifestations 
 
• (R1) 5.6.2 continuer à expliquer le plus largement possible les dangers des idées d’extrême droite par : 
 
• (R1) 5.6.2.1 l’organisation de journées de débats, de formations, de communications régulières, du matériel, visuels de Solidaires (ceci passe par un renforcement de la commission antifa et du GT antiraciste) et les liens entre les commissions de Solidaires.
 
• (R1) 5.6.2.2 le développement d’outils pour mesurer et lutter contre le racisme sur nos lieux de travail et au sein de nos syndicats. 
 
• (R1) 5.6.2.3 la diffusion et l'appropriation des communiqués, matériels, formations de VISA et l'implication encore plus large dans cette association. 
 
• (R1) 5.6.2.4 L’urgence est aussi de redonner de la substance au cadre intersyndical contre l’extrême droite qui existait avec la CGT et la FSU et à réaliser son extension avec d’autres syndicats ou dans d’autres cadres collectifs (féministes, antiracistes, pour les libertés publiques…). Nous devons construire, avec d’autres syndicats, l’idée d’un blocage total du pays par un appel à la grève générale en cas d’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Nous devons aussi définir en amont quelle serait notre réaction collective en cas de dissolution de notre union syndicale. 
 
• (R1) 5.6.2.5 Elle s’emploiera à combattre les discours d'extrême droite et la naissance des collectifs d’usagers des services publics (ex : Maman Louves/Contribuable en colère/Parents vigilants/RéinfoCovid/Voisins vigilants). • Nous renforcerons notre combat contre l’extrême droite en participant activement aux mobilisations sur le terrain.